On prend toujours un train
par Anthony Bouchard, Kevin Rozon, Jean-Philippe Simard
Par une approche de recherche-création et en utilisant la typo-morphologie comme outil d’analyse et de classification, le projet On prend toujours un train a comme mission : d’élaborer les principes de design urbain propres aux zones de gare de l’Agence Métropolitaine de Transport afin d’encadrer les interventions futures au sein de ces milieux pour soutenir des milieux de vie socialement et environnementalement durables favorisant l’utilisation des transports collectifs.
La proposition pour la gare de la Concorde est, dans un premier lieu, d’assumer le pôle intermodal en tirant parti de ses caractéristiques intrinsèques (entre autres, la présence de nombreuses limites) afin de favoriser le développement et l’utilisation des transports collectifs ainsi que la consolidation d’un quartier. En second lieu, il s’agit d’arrimer les quartiers existants par la consolidation d’un nouveau quartier résidentiel, durable, tourné vers l’utilisation des transports collectifs et tirant parti d’une cohabitation immédiate et saine avec les barrières urbaines. Le projet propose donc d’utiliser les barrières urbaines (hydro-électrique et ferroviaire) comme éléments liants du projet. En effet, à l’inverse de la tendance actuelle d’une implantation s’adossant aux rails ou aux friches quelconques de façon à estomper ou plutôt d’ignorer ces limites, le projet d’un pôle intermodal assumé propose de cohabiter ces barrières de façon directe. Ces friches ferroviaires, pilonnes hydro-électrique autrefois limites deviennent axes connecteurs, promenades paysagères ou même rues partagées ponctuées d’espaces publics contribuant graduellement à la diminution de l’impact psychologique associé à la présence de telles infrastructures.
Dans le cas de Saint-Léonard, le chemin de fer, la gare, et les barrières sont non seulement assumés, mais aussi habités et vécus. Le premier objectif est de réhabiliter les zones monofonctionnelles afin d’y intégrer une mixité, des services, des espaces communs conviviaux et une perméabilité accrue avec les quartiers adjacents. Le second objectif était d’aménager la gare de manière à en faire la rotule articulant les quartiers résidentiels, les zones monofonctionnelles et les zones commerciales par le biais d’un pôle d’emploi (technopôle). On voit l’apparition d’un nouveau quartier de type technopôle, de l’industrie légère et écoresponsable où l’on célèbre le patrimoine industriel et ferroviaire par une place publique longeant les rails. Non seulement, on y voit la création d’une place publique centrale, mais aussi le développement d’espaces publics secondaires au niveau du quartier, comprenant des terrains de sports en plus d’un parcours longeant le rail.